Dix ans après le cœur de la dernière crise financière centennale, en 2008, l’exposition aux risques financiers de nos multinationales a-t-elle évolué ? les enjeux ont-ils changé ? pourquoi et comment ?
Le risque de liquidité est, s’il ne l’était pas déjà dans certains secteurs, devenu un enjeu majeur : « the cash is king ».
Les politiques d’assouplissement monétaire menées par les principales banques centrales ces dernières années ont bouleversé les marchés de taux d’intérêts et les conditions de refinancement de nos entreprises. Nos multinationales ont pu se refinancer à faible coût, voire à taux d’intérêts négatifs, ont assaini leurs bilans et abaissé leurs taux moyens de refinancement, en même temps qu’elles devaient aller chercher leur croissance dans des pays présentant des risques de contrepartie, de crédit et politiques accrus, l’Europe de l’Ouest croulant sous l’endettement public et étant en panne de reprise.
En 2018, de retour à l’orthodoxie monétaire, plus ou moins timidement, les principales banques centrales mondiales s’efforcent de nous redonner confiance. Mais le paysage géopolitique a changé. C’est probablement l’un des principaux enjeux de nos multinationales pour la décennie à venir : comment adapter leurs modèles économiques à un échiquier politique international en mouvement incessant ? Quid des matières premières : des nouveaux usages, de leur volatilité, de leur rareté croissante pour certaines, dont les prix impactent de nombreux secteurs d’activité ? Quels risques financiers en découlent et comment les gérer ? Ensuite, comment adapter également nos comportements de lutte contre la fraude, alors que les moyens employés en criminalité financière semblent évoluer plus rapidement que les méthodes d’investigations, dans le monde du cyber notamment ? Et enfin, avec des taux d’intérêts si bas pendant 10 ans, probablement du jamais vu dans l’histoire financière du Vieux-Continent, sommes-nous à la veille d’une nouvelle bulle ?
La gestion de ces risques financiers, que d’aucuns disent abscons, nécessite expertise et expérience. Nous verrons donc dans cet ouvrage les méthodologies proposées et abordables sur les marchés financiers, de la théorie à la pratique.
Le premier facteur de risque, en termes de gestion des risques financiers, est de nature endogène. En effet, la première étape pour une entreprise consiste en l’identification de son exposition au(x) risque(s). A l’inverse d’autres domaines tels que la sécurité, la sûreté, les ressources humaines …. de nombreuses entreprises souffrent de l’absence d’analyse des risques financiers auxquels elles sont confrontées, de couverture de leur exposition jusqu’au jour où la publication des comptes fait ressortir au grand jour cette lacune … Il est, hélas, alors souvent trop tard.